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Notre-Dame de Recouvrance : des célébrations suivant le rite de St Pie V

La Vie Diocésaine - novembre 09 - OrléansDepuis février 2009, selon la volonté de Mgr Fort, l’église Notre-Dame de Recouvrance accueille la communauté des catholiques attachés à la célébration de la foi dans la forme ancienne du rite : messe en latin (pour signifier la langue de la liturgie… mais pas de l’homélie !), rite de saint-Pie-V (en se référant au pape qui, au 16e siècle, unifia les usages liturgiques et codifia le missel qui porte son nom), forme extraordinaire du rite romain (selon l’expression choisie par le pape Benoît XVI dans le motu proprio Summorum Pontificum de juillet 2007 par lequel il clarifiait la légitimité de ce rite et donnait les lignes générales de sa mise en œuvre dans les diocèses).

Ainsi, la communauté de Notre-Dame de Recouvrance est l’une des trois communautés du diocèse se rattachant à cet usage liturgique et aux dimensions de la vie chrétienne qui lui sont liées (autres sacrements, catéchisme…). Les deux autres communautés se réunissent le dimanche dans les églises de Saint-Martin d’Abbat et de Conflans-sur-Loing. Il ressort de cette répartition géographique que ceux qui viennent à Notre-Dame de Recouvrance sont en grande majorité de l’agglomération orléanaise. En un mot, les fidèles de cette communauté ? Leur (extrême) jeunesse et le fait que la communauté n’a pas la charge de présence territoriale qu’ont les autres paroisses auprès des non-pratiquants ont pour conséquence que le prêtre est bien plus souvent devant les fonds baptismaux ou à sa table de catéchisme que devant le catafalque.

choeur ND RecouvranceLe propos et la taille de ce texte ne permettent pas de répondre à la question souvent posée : au-delà de la question du latin et du français et de la forme des chasubles, quelles sont les particularités du rite de saint-Pie-V ? Quelles différences avec la forme ordinaire ? Choisissons alors quelques formules tirées d’un petit ouvrage récent d’un moine de Ligugé (François Cassingena-Trévedy, Te igitur, 2007) ; même si elles mériteraient explicitations et critiques, peut-être donneront-elles à penser au-delà des apparences ou des préjugés : Le missel de saint-Pie-V est, selon l’auteur, «un missel-miroir… plénier… normatif et préceptif… un missel-forme… catholique… missel de la Présence», quand le missel dit de Paul VI est «un missel-chemin… pluriel… indicatif et facultatif… un missel-espace… catholique et de surcroît œcuménique… un missel de la Philanthropie» ; le rite tridentin se situe, toujours selon l’auteur, dans une lignée qui privilégie une «conception essentiellement mystérique, dramatique et transcendante de la liturgie», quand la forme ordinaire témoignerait de «l’ecclésiologie ‘sociale’, communautaire et ministérielle». Une liturgie, celle de Trente, est «‘absolue’… le ciel-sur-la-terre» ; quant à la liturgie du missel de 1969, elle est «‘relative’… le ciel-pour-la-terre ». Particularités et différences, certainement ; il n’en reste pas moins, pour les uns et les autres, que le mot d’ordre un peu ancien est également une vérité : «Tout ce qui est catholique est nôtre».

Communion - abbé JestinIl n’en reste pas moins, non plus, que notre quotidien est souvent plus prosaïque : mise aux normes de l’électricité, suppression des toiles d’araignée et des bestioles ou champignons qui attaquent le bois… sans oublier la participation à la belle plaquette sur les chapelles latérales de l’église réalisée par le Centre Recouvrance et l’association des Amis de Notre-Dame de Recouvrance.

Père Laurent Jestin


Source : N°20 du 22 novembre 2009 : Doyenné d’Orléans Centre : Au cœur du diocèse