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Mois des âmes du purgatoire : 24ème jour

Tiré du livre d’or des âmes du Purgatoire, par M.-J.-S. Benoît de J., prêtre (Montréal, 1925)
« Ce volume, contient (…) cent cinquante récits de merveilleuses apparitions des âmes du purgatoire. Tous ces traits extraordinaires ont été tirés des écrits de maîtres très renommés de la vie spirituelle. »

Soixantième-cinquième et soixante-sixième apparitions : Quelle cloche pour nous avertir ?

Le P. Ferdinand de Castille rapporte deux prodiges opérés par le Seigneur dans le couvent de S.-Dominique, à Zamora, ville du royaume de Léon, en Espagne. Il arrivait que la cloche du couvent sonnait d’elle-même, et l’expérience fit connaître que c’était l’avertissement de la mort prochaine de quelqu’un des religieux. Aussi, quand on entendait ce son lugubre, chacun se préparait au redoutable passage, par la réception des sacrements, par des prières et des pénitences. L’inquiétude générale ne cessait que lorsqu’un des religieux était frappé et quittait la terre. Cette cloche était comme la voix dont il est parlé dans Isaïe : « Mets ordre à tes affaires,car tu vas mourir ». Voici le second trait : Il y avait, dans ce couvent, un religieux très vertueux, uni d’amitié avec un P. Franciscain, non moins saint. Un jour, s’entretenant de cette cloche merveilleuse, ils s’engagèrent à se visiter après la mort; c’est-à-dire, que celui qui quitterait ce monde le premier apparaîtrait au survivant, afin que s’il gémissait dans le purgatoire, il pût être soulagé par les prières de son ami. Ce fut le P. Franciscain qui mourut le premier. Peu après sa mort il apparut au Dominicain. Après l’avoir salué affectueusement, il lui apprit qu’il lui restait beaucoup à souffrir, pour des choses légères, qu’il n’avait pas expiées. Pour exciter son ami à travailler à sa délivrance, il lui fit voir les flammes cruelles dont il était dévoré. « Rien sur la terre, lui dit-il, ne peut vous donner une idée de l’ardeur de ce feu. En voulez-vous une preuve ? » Il posa sa main sur une table et elle s’y enfonça profondément. Cette table se conserve encore à Zamora, comme un perpétuel monument de ce miracle. Quel ne fut pas l’étonnement du Dominicain, et avec quelle ardeur ne s’efforça-t-il pas de délivrer son ami ! Ces deux merveilles excitèrent beaucoup les Dominicains à se préparer à la mort et à soulager les âmes du purgatoire. Encore une fois, si les saints sont si cruellement traités, après la mort, que n’ont point à craindre les chrétiens ordinaires, qui multiplient les péchés les plus graves et ne les expient presque pas ! Et comme nous n’avons pas de cloche merveilleuse pour nous avertir du moment de notre mort, soyons toujours prêts à mourir.

Vendredi
Seigneur, Dieu tout-puissant,
je vous en conjure par le Sang précieux
que votre divin Fils Jésus a, en ce jour, sur l’arbre de la croix, versé de ses mains et de ses pieds,
délivrez les âmes du purgatoire
et, en particulier, celle pour laquelle je suis tenu de prier davantage,
afin que ce ne soit point par ma faute qu’elle n’entre pas aussitôt
dans votre gloire pour vous louer et vous bénir éternellement. Ainsi soit-il.

V/. Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel.
R/. Et que la lumière sans fin brille sur eux.
V/. Qu’ils reposent en paix.
R/. Amen.